Lettre X : Xxl
...ou une sacrée famille !
5, 8 voir 10 enfants... dans les siècles passés c'était la norme.
Aujourd'hui, je vais vous présenter la famille la plus nombreuse de ma généalogie, une vraie famille XXL !
Jean DAILLY naît en décembre 1704, à Neuville les Vaucouleurs dans la Meuse, il a fait si froid cet hiver là que les vignes des coteaux ont gelé
Marguerite LAHALLE, elle, naît par un joli mois de mai de l'année 1722 à Frouard (54), quelques mois plus tard Louis XV sera couronné et sacré roi de France.
Tous deux se marieront en 1740 à Frouard, c'est d'ailleurs là que naîtra, la même année, leur premier enfant, Anne.
Après la naissance de leur fille le couple s'installe dans le village natal de Jean, il est laboureur.
Anne est le premier enfant d'une longue liste, puisque entre 1743 et 1764, 16 autres naissances suivront .
Sept nouveaux nés n'atteindront pas leur première année et un autre survivra jusqu'à ses deux ans. A cette époque se succéderont hivers glacials et étés caniculaires et leurs corollaires : famines et décès accrus. La mortalité infantile déjà importante le sera plus encore.
Des neufs enfants survivants, mon ancêtre Nicolas qui plus modestement n'aura que 4 enfants, mais son frère Dieudonné perpétuera la tradition familiale : son épouse, Marie FARQUE, donnera le jour à 12 enfants... petit joueur au regard de son père !
"Dieu qui donne, Dieu qui prend"
Vers 1700, on estime à 20 millions le nombre d'habitants du royaume de France. Un Européen sur quatre est français : la France est alors considérée comme un géant démographique.
Jusqu'au XVIIIe siècle, les couples n'avaient pas de comportement volontaire pour limiter le nombre de leurs enfants. C'était, selon la formule, « Dieu qui donne, Dieu qui prend ». Les tailles de familles étaient très diverses mais, en général, on faisait beaucoup d'enfants pour s'assurer d'en avoir au moins deux qui puissent s'occuper de leurs parents durant leur vieillesse.
À cette époque, on comptabilisait entre six et huit enfants par femme en moyenne, mais deux seulement arrivaient à l'âge adulte.
Durant la période 1740-1790, la natalité se maintient encore à un taux élevé de 37 à 38 ‰. Mais dès les années 1770, une baisse de la fécondité s'amorce. On observe de nouveaux comportements dont le recul de l'âge au mariage : il concerne l'ensemble du territoire, avec 28 ans en moyenne pour les hommes et 26 ans pour les femmes, à la veille de la Révolution.
La mortalité infantile ne diminue pas vraiment au XVIIIe siècle, puisqu'un enfant sur trois n'atteint pas l'âge d'un an.
Après la première année de vie, la mortalité diminuait assez vite mais à l'âge de 10 ans, la moitié des enfants avaient disparu. Ceux qui survivaient jusqu'à 20 ans avaient encore devant eux une espérance de vie d'environ 35 ans : ils mouraient donc en moyenne autour de 55 ans. Un adulte sur deux approchait la soixantaine. Même s'ils étaient peu nombreux, il y avait des vieillards dont le rôle social était important.