Lettre W : wonder women

à toutes ces héroines du quotidien

Cent soixante femmes, lorraines, toscanes et nivernaises, et mis à part les quelques contemporaines, leur visage me restera inconnu. Je ne saurai rien de leurs vies exceptées quelques dates, le nom de leurs parents (avec de la chance) de leur époux, les enfants qu'elles auront mis au monde et perdus trop vite pour beaucoup.



Quelques mentions d'une bouchère, couturière, domestique ou journalière, d'une repasseuse, ouvrière, sage-femme et tailleuse, d'une vigneronne, métayère ou paysanne... les autres sont dites « sans profession » quelle blague au regard du labeur quotidien, leur vie n'était qu'exigences et abnégation. La préparation des aliments, la fabrication des vêtements et des instruments de travail, l'approvisionnement en eau, la collecte de bois, la conservation du feu, la garde des animaux domestiques, la vente sur les marchés locaux des produits de la ferme, l'éducation des enfants, la préparation et l'administration de remèdes et de médicaments, le ménage, le linge , s'occuper du potager et de la basses-cours si minuscules soient ils, rythment les journées.

Repasseuse, Edgard Degas
Repasseuse, Edgard Degas

Souvent les « sans profession » filent, brodent ou cousent, tissent ou encore lavent le linge des plus nantis, exécutent une multitudes de petits travaux à leur domicile, mais pas de statuts reconnus pour elles.

Au 17 ème siècle encore 86 % des femmes sont illettrées, leur éducation se résume souvent à l'éducation religieuse,

Elles ont subi l'insécurité des guerres, des famines, des hivers trop froids et des étés trop chauds, des épidémies aussi. Et que dire de l'omniprésence de pères, d'époux et de prêtres qui régentaient chaque instant de leur vie, elles n'ont en fait aucune autonomie et ne choisissent pas leur vie.

Heureusement les fêtes familiales et villageoises offres un peu de répit, on y fait « ripaille », on danse et on chante, les veillées de contes et les grandes foires donnent l'occasion de sortir un peu de chez soi.

Mes contemporaines

Maman
Maman

Josette, ma mère, après son mariage en 1957, ne pouvait toujours pas travailler sans l'autorisation de son mari.

Joséphine, sa mère née en 1903, a commencé à travailler à 14 ans. Elle n'est pas entrée à l'École Normale d'Institutrices - faute de moyens et puis c'était une fille- et à la place est allée à l'usine peindre des visages de poupées puis en tant que graveuse sur cristal.

Luisa, la mère de mon père née en 1904 en Italie, a commencé les petits travaux à la ferme parentale dès 7 ans. Après son mariage en 1925 elle a continué les travaux des champs tout en allant vendre sur les marchés les poissons que mon grand-père rapportait.

Toutes trois ont connu la guerre, la peur et les privations.

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