Lettre H : Hugo

Où il est question de maires, de Bildstocks et de mystères...



Hugo DALSTEIN ou d'Alstein,

De ce lointain ancêtre, je n'ai que peu de traces, sinon qu'il serait né vers 1606, décédé avant 1639, laissant une veuve, Brigitte MILLY qui se remaria* à Metz St Gorgon le 28 novembre 1639.

Il serait le fils d'un certain Nicolas Dalstein,

Le seul Nicolas étant susceptible d'être le père de Hugo serait Nicolas Dalstein né aux environs de 1550, ayant épousé une dénommée Anne, propriétaire à Diding d'une maison entre Dalstein fürstenmäyer Haus (la maison du maire du Duc) et la maison du Couvent de Rettel, un fils et une fille.

C'est du moins ce que relève de l'acte ADM 3E504 daté du 29 janvier 1635.Ne sont cités comme héritiers dans cet acte que les petits-enfants. Les enfants de Nicolas, fils et fille, ne sont pas cités.Ce qui laisse supposer que les deux enfants de Nicolas sont décédés avant janvier 1635,

Son existence nous est également révélée en 1625, date d'érection du bildstock de Hestroff

Un an plus tard, dans le Pied terrier** du 25 juin 1626 (ADM 4E255) on peut lire dans "les jours appartenant aux roturiers", que le Sr Hugo Dalstein jouissait des franchises. Ce pied terrier fut établi, certainement à la demande de l'Abbaye de Villers-Bettnach, seigneur foncier de Hestroff,

Là on touche du doigt les limites de la généalogie !

Frustrant ? Non, pas vraiment car ce mystérieux Hugo et ses ascendants ont aiguisé ma curiosité et m'ont donnée l'occasion de découvrir un territoire et ses particularités.

Notes :

*Lors de ce remariage, Hugo fut cité "administrateur de la révérende Dame Abbesse de Saint-Pierre aux Dames de Metz" (voir ADM du 28 novembre 1639).

**Derrière ce mot un peu barbare :"pied terrier", se cache un type de remembrement des terres qui pourrait s'apparenter à notre cadastre, Il détaille l'emplacement des parcelles et en indique les propriétaires.

Blason
Blason
Château de Saint Sixte,Freistroff
Château de Saint Sixte,Freistroff
Bildstock d'Hestroff
Bildstock d'Hestroff

Le nom de Bildstock désigne en Moselle francique une sculpture religieuse située aussi bien en bordure de chemin qu'en façade d'édifices , le plus souvent composé d'un socle supportant un fût coiffé d'un édicule cubique comportant quatre niches dans lesquelles sont sculptés des saints avec leurs attributs, le tout parfois surmonté d'une croix.

Aux XVe et XVIe siècles, le fût indique la profession du commanditaire par un attribut professionnel alors qu'au début du XVIIe siècle la dédicace est le plus souvent écrite. Ils permettent de reconnaître le donateur du monument à travers les personnages représentés, son prénom, celui de sa femme, son métier...l'église de sa paroisse.

Les donateurs se sont le plus souvent engagés à la construction de ces petits monuments, par vœux, afin d'échapper à la peste* qui sévissait à l'époque ; mais aussi, en Lorraine, aux affres de la guerre** toute proche.

Le bildstock d'Herstroff

L'observation de cet édicule nous apprend que le commanditaire s'appelle Nicolas, lui-même personnifié par son saint patron, On peut imaginer qu'il fit ériger ce bildstock afin d'offrir une protection au jeune couple représenté par Saint Hugo et Sainte Brigitte ; ou tout simplement un somptueux cadeau de mariage pour marquer leur nouveau territoire ?

Le Bildstock de Didin

a quatre faces et quatre niches comme celui de Hestroff,

Il fut érigé en 1630 par Nicolas DALSTEIN, maire du ban de la Chartreuse de Rettel. Et mesure 4,20m de haut, Le commanditaire ou le donateur semble avoir été blasonné...

L'écusson est bordé sur sa partie supérieure, où figurent les initiales NDSM (qui pourraient correspondre aux initiales du donateur, soit Nicolas Dalstein Sixti Mayer), par des fleurs de lys stylisés également présentes sur le fût de Hestroff.

Notes :

*L'année 1621 est caractérisée par une recrudescence de la peste dans le pays messin. Il semble bien que l'érection du bildstock de Hestroff en 1625 soit consécutive à la détresse de la population qui implorait la clémence du ciel.

**La guerre de 30 ans (1618-1648) a ravagé tout le Saint Empire romain germanique et en particulier la Lorraine avec un décalage de 1631 à 1661 et a entraîné une baisse de la population d'environ 70% par endroit. Beaucoup de villages ont disparu à cette époque. Il est à noter que 90% des bildstocks sont datés d'avant la guerre de 30 ans.

"Hestroff, village de la Moselle francique, source de bon nombre d'informations dans cet article.

"https://hestroff-familles-anciennes.over-blog.com/

Remerciements à Solange Carpentier,

Freistroff
Freistroff

Les maires

Le découpage de certains villages de Moselle francique et le système des maires qui en découle est assez complexe. Par exemple, il y avait à Freistroff plusieurs seigneurs fonciers donc plusieurs maires.

le Füerstlichermeieir ou maire princier : Le châtelain nommait les « maires et gens de justice » pour le duc ; ce maire ne devint maire royal que sous Louis XV.

le Clostermeieir : L'abbaye de Freistroff avait un maire pour sa seigneurie foncière : c'était le maire de l'abbaye.

le Carthausermeyer : Était le maire pour le château ou maire seigneurial

le Kreuztmeier : L'abbaye de Bouzonville avait aussi une partie du ban et nommait, le maire de Sainte Croix, qui siégeait à Guiching ou à Bockange.

Le Sixtimeier : La Chartreuse de Rettel faisait administrer ses biens par ce maire,

le Petersmaier : L'abbesse de St Pierre de Metz nommait un sixième maire, maire de Saint-Pierre, A ce sujet,Hugo Dalstein de Hestroff fut cité « administrateur de la révérende Dame Abbesse de St Pierre aux Dames de Metz ».

Cette charge se transmettait souvent de père en fils , en ce qui concerne Hugo :

  • Nicolas DALSTEIN, naissance vers 1575, Freistroff

Sixti-Maier, ou Sixtimeier, Sixte Mayer

  • Hugo DALSTEIN, son fils, naissance vers 1606

Petersmaier", càd administrateur de la révérende Dame Abbesse de St-Pierre aux Dames de Metz; et sixtimaier,

La mairie est administrative et judiciaire jusqu'au 13e siècle. Les maires étaient nommés par les seigneurs puis, par la suite, ils furent élus et rendaient la justice pour la communauté dans le cadre des lettres de franchise.

Le Sixti-Maier, ou Sixtimeier, Sixte Mayer, représente les intérêts de la Chartreuse de Rettel dont le siège est à Diding. Le maire collecte les cens et redevances, arrête les malfaiteurs et les traduit devant la justice, répond au nom de la communauté lors des plaids annaux où il rappelle les droits de chacun. Pour sa peine, il est parfois exempté de corvées personnelles.

Cette charge se transmettait souvent de père en fils , en ce qui concerne Hugo

Le mystère,,,

Il y a un mystère ou plus tôt, des mystères qui rodent autour de ces familles Dalstein et Milly

Les d'ELSTEN ou DALSTEIN descendraient d'un bâtard de Henri de GUISE dit le Balafré, petit-fils de Claude né à Condé-Northen en 1496, c'est une « rumeur » qui coure dans certains cercles généalogiques, bien entendu,  à ce jour aucun document n'a été trouvé pour confirmer ou infirmer cette naissance illégitime. Un seul fait avéré :  cette famille illustre et propriétaire de nombreuses terres rayonnant autour de Diding, paroisse de Freistroff, exerçait certains pouvoirs locaux,

Les origines, encore obscures, des Dalstein se situent au château de Freistroff..Il peut exister plusieurs souches. Pour l'instant ne sont étudiés que les d'Alsten ou Dalstein à l'origine de l'érection des bildstocks de Guiching, Hestroff, Diding et d'Ebersviller. Leur champ d'action était assez vaste.

Quant aux MILLY,,,

Si les Dalstein étaient blasonnés, ce que laisse supposer la présence des écus sur les bildstocks de Diding et de Hestroff... Brigitte Milly ne devait pas appartenir à la roture... De même que certains actes (acquêts du livre de justice ADM) laissent supposer que les terres possédées par Brigitte à Hestroff provenaient d'un héritage personnel et non pas de Hugo Dalstein, son premier mari.

Affaires à suivre ...

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